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Aujourd'hui, j'aimerai vous présenter un insecte également présent sur notre belle île. Il s'agit du Moustique tigre (Aedes albopictus (Skuse, 1894)).
Pour la petite histoire, ces photos ont été prises dans un petit coin de paradis à Cilaos.
Le Moustique tigre (Aedes albopictus (Skuse, 1894)) est très connu dans le monde, puisque c'est un vecteur de maladie. En effet, il est responsable de la circulation des virus du Chikungunya, du Zika et de la Dengue.
D'ailleurs, actuellement, notre belle île est en proie à une épidémie de Dengue de sérotype II. Le nombre de cas ne cesse d'augmenter depuis le début de cette épidémie en 2018.
Cette année là, le virus a touché environs 6 700 personnes, tout en sachant qu'ici l'automédication est entrée dans les mœurs. C'est pour cela que nous pouvons penser que ce chiffre est à regarder à minima.
En premier lieu, puisqu'il faut savoir, que ce chiffre provenant de l'Agence Régionale de Santé de l'Océan Indien est basé sur les signalements établis par les médecins. Ceux-ci prescrivent, en cette période épidémique, une prise de sang afin d'établir la présence du virus dans le corps de celui-ci. Ainsi sans visite du patient chez son généraliste aucun signalement n'est possible, d'où la nécessité que chaque personne présentant les symptômes de la Dengue (fièvre, maux de tête et douleurs musculaires) se fasse connaître auprès d'un médecin.
Dans un deuxième lieu, ce qui rend la tâche de la comptabilisation du nombre de cas ce sont les personnes asymptomatiques, ainsi ces personnes porteraient le virus, pourraient le transmettre or elles ne présentent pas les symptômes ou ceux-ci sont beaucoup plus discrets, alors ils passent inaperçu. Mais il est à noter , qu'ils sont tout de même contaminant. C'est pour cela que je vous disais que ce chiffre doit être lu comme le nombre minimal de personnes touchées, puisqu'il faut également ajouter à cela tous les voyageurs qui déclarent les symptômes hors département alors qu'ils ont été contaminé ici.
Depuis le 1er janvier de cette année, 929 cas ont été comptabilisé par l'Agence Régionale de Santé de l'Océan Indien (ARS OI). Si le sud semble être le territoire le plus touché, toute l'île est concernée des cas ont été signalé à Cilaos ou à Mafate qui sont deux cirques retirés de l'île.
La première question ici sera de savoir comment une telle épidémie est possible sur notre territoire, dans la mesure où le Moustique Tigre a toujours ou presque toujours été présent sur notre île ?
La réponse va être relativement simple, puisque celle-ci est tout simplement due aux échanges internationaux. En effet, la "libre" circulation mondiale des Hommes favorise la "libre" circulation des virus sur un plan mondial. Des personnes contractent des maladies sur des territoires, les symptômes ne se déclarant pas tout de suite, ils les emmènent par le biais de leur corps sur un autre territoire et la maladie se manifeste. C'est ainsi qu'un virus arrive sur un territoire alors qu'il y été jusque là absent.
La deuxième question sera de savoir comment un moustique qui a toujours été présent et était jusqu'à présent inoffensif peut du jour au lendemain transmettre un virus ?
Il est à noter que chez les moustiques seules les individus femelles piquent, en fait notre sang leur apporte des protéines qui leur sont utiles pour le développement de leurs œufs.
Il faut savoir que lorsque le moustique nous prélève notre sang, ce dernier prélève également les bactéries et les virus qu'il contient. La plupart du temps, ceux-ci sont ingérés par l'estomac de ce dernier, comme c'est le cas pour le VIH entre autres. La spécificité des maladies vectorielles, par le biais de moustique, est que les virus responsables passent à travers la paroi de l'estomac pour se répandre dans tout le corps du moustique.
Sauf que le moustique, avant de prélever notre sang nous injecte un peu de sa salive. Ses glandes salivaires étant contaminées, il nous injecte par la même le virus. Si la présence du virus ne fait rien au moustique, pour nous son développement dans notre corps est bien plus problématique. D'où l'importance de s'asperger d'anti-moustique afin de ne pas être malade ou dans le cas contraire d'être un foyer infectieux à nous seul.
La troisième question est de savoir comment se protéger contre cette atteinte ?
Il est bien évident que dans la mesure où c'est le Moustique tigre qui est le vecteur de de cette atteinte, que ce dernier nous transmet le virus en nous piquant que le premier moyen à penser est tout simplement le fait d'éviter d'être piquer.
Le premier moyen de protection est donc l'utilisation d'anti-moustique, que celui-ci soit sous forme de spray ou en crème par exemple.
En fait, il faut se dire que si l'on n'est pas piqué alors nous ne serons pas contaminés par le virus. D'un autre côté, celui qui contracte la Dengue, ou celui présente les symptômes (fièvre, douleur musculaire et maux de tête), il est impératif que ce dernier se protège des piqûres de moustiques afin de ne pas contaminer tout le foyer et le voisinage en règle générale.
Dans la même logique, si vous voulez éviter les piqûres de moustiques alors vous essayez d'être le plus que possible loin d'eux. Ainsi pour éviter d'être au milieu de moustiques des gestes simples sont possibles et ceux-ci ont été mis en évidence par l'analyse de la vie du moustique.
Ainsi à cette question, il faut apprécier la vie de l'insecte pour être le plus efficace possible.
Tout débute avec un œuf pondu au niveau d'une source d'eau claire. Cette eau claire est tout simplement une eau stagnante dans votre jardin ou à l'intérieur de votre maison. L'exemple typique d'eau stagnante chez les particuliers c'est les dessous de pot mais cela peut être tous récipients en partant d'une feuille de palmier au bac laissé ouvert et qui réceptionne les pluies. Si j'insiste sur la notion d'eau claire, c'est parce qu'il faut savoir que les huit premiers jours de la vie d'un moustique se passe dans le milieu aquatique.
En effet, sa larve et un peu plus tard sa nymphe ont besoin d'être dans ce milieu huit jours durant pour se développer avant d'émerger sous la forme adulte, tel que vous le voyez sur les clichés. Si pour arriver à l'éclosion et pour se développer le moustique au stade d’œuf et de larve a besoin d'eau alors si nous éliminons cette eau, nous réduisons l'arrivée de nouvel individu. C'est pour cela que toute eau claire stagnante doivent être éliminer des propriétés.
Dans une même logique si la larve à besoin de huit jours pour se développer alors si l'eau est éliminée chaque semaine celle-ci ne pourra pas arriver à terme. Un des gestes les plus simple pour éviter la prolifération des moustiques est donc d'éliminer une fois par semaine toutes les eaux claires stagnantes de la propriété.
Si d'aventure cette eau ne pouvait être éliminer à cause de la présence de plante aquatique comme la Jascinthe d'eau, l'introduction de Guppy dans son milieu serait aussi efficace. Car il faut savoir que ces petits poissons sont friands des larves de moustiques.
Dans le cas d'un récupérateur d'eau pluviale, il suffira de couvrir l'ouverture avec un tissu afin que l'eau puisse atteindre le récupérateur mais que les moustiques eux ne le puissent pas.
L'élimination de cette eau claire stagnante est très importante, car vous savez un moustique pond entre cinquante et soixante quinze œufs en moyenne par jours et cela tous les trois à quatre jours.
L'élimination du milieu propice à sa larve et à sa nymphe permet en réalité la destruction de trois cent nouveaux individus.
L'élimination des eaux claires stagnantes est donc un geste qui doit entrer dans les mœurs et devenir une habitude pour les locaux d'une île tropicale qu'est la Réunion entre autres.
Le simple fait de retirer ces eaux claires présentes de façon générale dans le jardin participe grandement à la limitation de la propagation du virus en intervenant directement sur la prolifération des moustiques (vecteurs de maladie) et tout cela sans avoir utilisé un produit chimique.
Au stade larvaire, cette eau étant indispensable à la larve et à sa nymphe, si on lui retire c'est comme retirer l'oxygène dans l'environnement de l'Homme. Pour un peu plus de précision et comme vous l'avez deviné l'eau claire stagnante est donc un gîte larvaire que nous devons éliminer surtout en période épidémique.
Lorsqu'on a agit sur la prolifération de l'espèce en limitant les naissances (parce qu'il faut l'avouer détruire tous les gîtes larvaires et éviter la totalité des naissances est impossible puisque même dans une feuille bien cachée ou un petit récipient il est possible que les nymphes arrivent à l'émergence) nous pouvons se pencher sur son régime alimentaire pour les adultes qui nous auraient échappé.
Le Moustique tigre se nourrit de déchets en décompositions avec une préférence pour les déchets sucrés comme les fruits. Il est bien évident que si son garde manger disparaît alors il ira plus loin. C'est pour cela que tous les fruits et tous les déchets verts par extension doivent être ramasser et détruits si cela est possible ou stocker dans un endroit et au plus que possible hermétique comme un bac à compostes par exemple.
Ici, en éliminant sa nourriture nous forçons le moustique à sortir de notre environnement proche. Tout en sachant que ce dernier à une espérance de vie d'au moins un mois et qu'il parcours cent mètre autour de son gîte de naissance, si ce geste est répétée de façon régulière et rapprochée nous enlevons le pain de la bouche des moustiques se trouvant dans les cent mètre à la ronde. Ce qui n'est pas négligeable selon moi.
La question suivante est de savoir si d'autres actions un peu plus drastiques ne pourraient pas être envisagées dans une optique d'efficacité ?
Il est bien évident que si l'épidémie est déclarée à la Réunion on pourrait penser que ces mesures à elles seules ne suffisent pas. En fait, lorsque une épidémie de cette ampleur est déclarée des mesures drastiques doivent être prises puisqu'il n'est plus l'heure à la prévention.
Ainsi il existe une méthode un peu plus efficace, par beau temps, mais beaucoup plus contraignante que cela soit au niveau environnemental et économique.
Il s'agit de la démoustication qui est une action très controversée à la Réunion mais qui est très utile dans cette lutte. Ici il s'agira de pulvériser un produit, que les agriculteurs utilisent avec une concentration dix fois plus grande, afin de détruire tous les individus adultes qui se trouvent en contacte avec celui-ci.
Bien évidemment qui dit utilisation de produit dit contraintes environnementales. Ici il n'est pas vraiment anodin dans la mesure où il affecte également les animaux à sang froid comme les reptiles et parmi eux nous retrouvons le Caméléon panthère (entre autres) qui est une espèce protégée.
Des rumeurs circulent sur le fait que d'autres animaux seraient également touchés comme les poules par exemple ou que les fruits périraient aux contact de ce produit, d'où l'origine de la controverse.
Cette action controversée est donc utilisée quand cas de dernier recours par l'ARS OI, qui la mettra en place dès qu'un cas de Dengue est déclaré sur le territoire. Pour une efficacité optimale, la dispersion du produit s'effectuera dans un rayon de cent mètre autour du lieu d'habitation du malade. Tout cela dans l'objectif de limiter le nombre de cas sur notre belle île.
A côté de ce cas extrême une véritable lutte anti-vectorielle a vu le jour. En effet, l'ARS OI ,avec l'aide de ses partenaires, a lancé une vaste campagne de communication, de prévention et d'information auprès du grand public. Cela passe par des messages sur les ondes radios tout comme sur les chaînes de télévisions ou encore à coup d'affiches...
Celle-ci consiste aussi à former des agents qui ont pour mission d'aller à la rencontre de la population afin de les conseiller et de les prévenir en cette période épidémique.
A terme l'ARS OI espère que la lutte anti-vectorielle s'intègre dans les mœurs et devienne automatique pour tous.
Des interventions dans les écoles sont également effectuées puisqu'aujourd'hui plus que jamais la lutte contre les moustiques est l'affaire de tous et nous pouvons tous agir.
Enfin, il est l'heure pour moi de vous dire "à bientôt" en espérant que cet article (un peu spécial) ainsi que ses photos vous plu.
Photographe amateur aimant son île.
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